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La guerre de la HD (Haute Définition) sur les deux formats Blu-ray et Hd dvd aura-t-elle finalement lieu ? ou la VOD va s'imposer comme le grand vainqueur ?

Depuis des années on attends qu'elle ait lieu, mais à froce de se faire attendre le conflit pour déterminer le successeur légitime au format DVD pourrait bien finir en pétard mouillé. Le succès très relatif de la console PS3 de Sony auprès du public n'aura pas offert une autoroute au format Blu-ray, tandis que le HD DVD refuse de se laisser tailler des croupières et continue de résister dans les rayons et auprès des fans de vidéo. Mais l'avenir de la vidéo est-il encore dans les format physiques ?

Dans les années 90 et avec le passage massif du public des premiers supports populaires que furent VHS (en vidéo) ou vinyl et cassette (sur le marché audio) vers les supports numériques, les grandes maisons d'édition ont fait une découverte bouleversante : ils pouvaient vendre à leurs clients des titres qu'ils possédaient déjà sous le couvert d'une révolution des formats de support !

Le vidéo fan ou l'amateur de musique décidé à remplacer l'ensemble de sa collection et de la faire passer de l'analogique au numérique a assuré pendant de années des ventes records à l'industrie... jusqu'à du moins ces dernières années. En effet, si on peux en partie faire porter le chapeau des mauvais résultats de l'industrie de ces dernières années au piratage ou à la stagnation du pouvoir d'achat, il serait hypocryte de ne pas reconnaitre qu'on sortait de plusieurs années exceptionnelles et que les meilleurs choses ont une fin. Et aujourd'hui, le marché de la vidéo en France est en baisse (-7% au 1er semestre 2007 avec des prix moyens eux aussi en baisse, de 11,40 euros contre 12,27 en 2006).

Prévoyantes, les industries avaient prévues une première solution dès le début des années 2000, du moins pour la vidéo : le passage à un nouveau format et l'espoir de retrouver les ventes exceptionnelles lors du dernier renouvellement de leur collection par les amateurs de belles images. Mais face au four de la guéguerre du blu-ray et de la HD DVD, il se pourrait bien que l'on passe finalement à un plan de rechange. On commence en tout cas à en voir les premiers signes.

En Août dernier TF1 annonçait que pour lutter contre le piratage sur Internet de sa nouvelle série Heroes, la nouvelle saison serait mise en ligne au prix jugé attractif (par la société) de 2,99€ l'épisode, 24 heures après la diffusion sur la chaîne ABC au États-Unis. Et malgré une qualité médiocre de l'image et de la traduction, le succès serait au rendez-vous : le premier épisode aurait été téléchargé 50 000 fois la première semaine (Alors qu'un film est environ à 60 000 téléchargement pour un grand succès en VOD).

La société Time Warner a annoncé cet été que désormais les sorties de ses films sur DVD seraient doublées de la mise à disposition d'une offre video On demand

Pendant ce temps et face à la baisse des ventes, certaines enseignes de la grande distribution pourrait même décider d'ici quelques années à retirer leurs rayons consacrés à la musique et à la vidéo (Nous remarquerons d'ailleurs que beaucoup de grandes surfaces réduisent leur espace CD Audio et en profite pour agrandir leurs rayons livres).

Enfin, plus anecdotique le syndicat de l'édition video a même décidé de changer de nom et s'appelera désormais le SEVN : Syndicat de l'Edition Video Numerique.

La VoD - Vidéo On Demand - apparaitrait en effet comme le support d'avenir pour l'industrie de la vidéo. Avec des marges trois fois plus importantes face à un support DVD classique, on comprend pourquoi. L'avantage de la VoD est en effet très clair : contrairement à un support physique, ici pas de cout de pressage, de transport ou de distribution via les FNAC et grandes surfaces. D'où les marges plus importantes, mais les charmes de la VoD ne s'arrètent pas là : face à un support traditionnel qui est vendu une fois et qui ne rapportera jamais plus rien à l'éditeur (ou pire, qui viendra concurrencer son offre via le marché de l'occasion, sans parler du risque de piratage), la VoD permet de faire payer le spectateur à chaque visionnage.

On comprends mieux alors les tractations qui ont eu lieu entre Microsoft et les grandes compagnies éditrices de contenu, et qui ont conduit dans la dernière version de Windows éditée par le géant du logiciel à la mise en place d'un circuit de lecture protégé pour éviter le piratage des médias lus sur le PC. Et même si dans un système sécurisé il existera toujours le maillon faible qui viendra compromettre la sécurité de l'ensemble du système - actuellement les premières vidéos protégées par DRM peuvent être piratées par le premier (ou presque) soft de capture vidéo venu -, l'habitude de justifier tout et n'importe quoi au nom de la lutte contre le piratage pourrait bien contribuer à renforcer des contraintes pesant le plus fortement sur l'utilisateur lambda. Le mouvement qui avait débuté avec le zonage DVD et qui consistait à contrôler de plus en plus ce que regardait le consommateur et comment il le regardait pourrait bien atteindre son paroxysme. Rappelons que fut un temps, on voyait le zonage DVD comme une possible violation des règlements de l'OMC sur les règles de libre-échange. On en est loin.

On peut se dire sans trop se tromper que le marché vidéo a atteint un point critique et que les prochaines années pourraient voir une révolution dans notre manière de consommer de la vidéo. Il y a aura toujours des amateurs qui préféreront un beau support à un fichier numérique temporaire qui ne leur appartient pas et qu'il faut racheter tous les mois. Mais ce public est-il assez important et déterminé ? Ou bien allons-nous vers un marché où le support physique sera définitivement absent, ou du moins dont la part sera fortement réduite et donc avec la hausse des prix qui ira de pair ?

 

La VOD et la Japanime !

Les éditeurs ne négocient plus les droits télévisuels ou vidéos, les contrats peuvent stipuler les droit VOD sans HD ou avec HD ! bien sur ses derniers sont bien plus cher que la version light.  

Sur l'offre canalplay du groupe Canal +, existe un bouquet VOD, qui diffuse des séries et films animé de divers éditeurs francophones comme Last Exile de Déclic Images ou encore des longs-métrage, notamment Appleseed ou Origin chez Kaze. Le prix d'un épisode à la carte est de 0,99€. En Mai 2007, la première chaîne VOD, gong  a été lancée. Présente sur le réseau TF1, grâce à TF1vision, La chaîne est aussi présent gratuitement sur la plate forme P2P TV Joost. Mais le pari sera-t-il réussi ? Les passionnés d'animation japonaise sont habitués à ne pas payer sur Internet, ces offres devront toucher avant tout le grand public pour fonctionner.

 


Références : Les Années Laser, Yahoo News, Le Monde, Imedias.  

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