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L'équipe MATA-web

Absente du Japan-Expo 2007, l'équipe d'Asuka a eu la gentillesse de nous accorder une interview avec quelques exclusivités à venir !

Bonjour, pourriez-vous vous présenter ainsi que la maison d’édition Asuka à nos lecteurs ?

Commençons par présenter la structure…

Asuka est encore un jeune éditeur, dont les premiers titres sont sortis au début de l’année 2004. Puisque le leitmotiv était « Le manga autrement », nous avons forgé un catalogue manga varié. Asuka a transgressé les règles imposées par les principaux éditeurs du marché en proposant une grande majorité d’œuvres différentes tant scénaristiquement que graphiquement parlant, se situant à l’opposé des titres grand public, mais également en orientant clairement notre ligne éditoriale vers une direction plus adulte. Depuis quelque temps, grâce en partie à l’appui de Kaze, nous avons accès à des titres plus ambitieux d’éditeurs japonais de référence. Mais nous gardons toujours en tête cette volonté d’innover.


Asuka, c’est : © Asuka

- des innovations : lancement du bunko en France, des collections Ladies, Yuri et Lolita, une collection boys love à venir…

- et des incontournables : la collection Osamu Tezuka, Gunslinger Girl, Chrno Crusade, My-HIME, ou encore les œuvres de Setona Mizushiro (L’Infirmerie après les cours, Diamond Head, Le Jeu du chat et de la souris…).

Mais Asuka, c’est aussi une équipe de trois personnes qui gère une production moyenne de 8 à 10 titres par mois. Tout d’abord Raphaël, à l’origine de la création d’Asuka, qui est en charge de la direction, de la ligne éditoriale (choix des titres, négociations…) et des relations avec les Japonais et avec notre diffuseur. Puis, Diane, qui vient de nous rejoindre en juillet dernier en tant que graphiste (c’est elle qui réalise toutes les couvertures ainsi que toute la communication graphique de notre société). Et enfin, moi-même (Adeline), qui me charge du suivi de la production, mais aussi des travaux rédactionnels (dossiers de presse, mise à jour du site, adaptations et correction des titres…). Enfin, tout ça n’est qu’un bref aperçu… Bref, une équipe bien occupée, qui travaille en symbiose, dans la passion de ce qu’elle fait… et dans la bonne humeur !

  
Après 1 an avec Soleil, vous venez de passer chez Kaze, pour quelles raisons ?

En 2006, lors de l'entrée de Soleil (MC Productions) dans notre capital nous étions l’un des derniers éditeurs indépendants (dans le secteur du manga). Malheureusement, à l’heure actuelle (et manière croissante), il faut, pour exister sur le marché du manga, des capitaux très importants pour assurer les investissements de droits, de promotions... permettant d'avoir l'espace et la visibilité nécessaires à l'épanouissement de nos titres. Après une année très chaotique avec Soleil, liée à un manque d'intérêts communs et à des visions diamétralement opposée sur le travail à accomplir, nous avons décidés suite à un accord mutuel de trouver un autre partenaire pour pouvoir enfin faire d'Asuka un éditeur fort du marché.

Kaze, et plus particulièrement M. Cédric Littardi, fondateur de la société Kaze et actuel PDG, déjà proche de nous, s'est manifesté pour renforcer sa stratégie globale sur le marché. Il a de suite cerné les besoins et les problématiques pour ouvrir les voies du succès à notre société. Kaze est désormais l'actionnaire des éditions Asuka.

 

Le marché français semble s’être enfin calmé, certains éditeurs diminuent leurs sorties, la maturité est atteinte ?

Il est difficile de parler déjà de maturité pour un marché qui est encore jeune, quoi que l’on puisse en dire. Certes, le manga s’impose d’ores et déjà dans les nouvelles cultures jeunes et urbaines, mais il reste encore pas mal de chemin à parcourir avant qu’il soit reconnu à sa juste valeur par la totalité des lecteurs.

Néanmoins, il est juste de dire que les éditeurs commencent à réaliser que l’afflux de titres sur le marché est nuisible pour tous (lecteurs, éditeurs et libraires). Mais cette prise de conscience ne s’est pas effectuée sans douleur et nombreux sont ceux qui ont fait les frais de cette pseudo manne providentielle que représentait le manga (cessation d’activité…).

Pour nous, la seule issue à cette surproduction est le travail de qualité : choix de titres, réalisation des ouvrages, promotion... pour renouer avec une production de valeur.

 

Kaze a-t-il amorcé des changements au sein d’Asuka ?

Au niveau de notre équipe et de notre indépendance, non. Nos choix éditoriaux sont toujours guidés par nos envies et nos coups de cœur. Seule différence notoire : nous pouvons traiter avec des éditeurs plus importants et Kaze nous a apporté une plus grande crédibilité auprès de ces derniers. De même, il nous est plus facile de négocier les droits des mangas lorsque Kaze détient déjà les droits pour l’animé. Bref, que du positif, qui va permettre à terme à Asuka d’atteindre une autre dimension et un meilleur rayonnement sur le marché du manga en France !

 

On parle d’un déménagement, qu’en est-il ? Plus grands locaux ?

Le projet de déménagement n’est pas abandonné, il est même en cours. Cela prend toutefois un peu de temps puisque nous devons transférer notre activité sans que cela ne cause aucun préjudice que ce soit, à tous les niveaux de notre activité. Ça demande donc pas mal d’organisation, de formalités administratives… Bref, une logistique importante qui occupe notre directeur commercial quasiment à plein temps. Mais Asuka aura très bientôt ses locaux dans Paris… et aura beaucoup plus de place !

 

Votre politique éditoriale évoluera-t-elle vers Kaze « manga de leur série animée » ? Un axe plus commercial est à prévoir ? ou nous aurons encore l’occasion de découvrir des titres tels que « Tensai Family Company », « Alien Nine » de qualité, mais moins vendeurs ? Kaze vous donne-t-il carte blanche quant au choix des titres ?

© GanGan comics / Square-enixÇa fait beaucoup de questions en une !

La politique éditoriale d’Asuka reste la même. Notre slogan est « Le manga autrement ! » et nous nous tenons à cette conception de notre activité d’éditeur.

Certes, la présence de Kaze à nos côtés est un plus et va nous permettre d’acquérir des titres qui auraient été inaccessibles auparavant. Donc, pas forcément du plus commercial, mais toujours des titres auxquels on croit, de qualité, mais avec une meilleure visibilité sur le marché grâce aux animés que sortira Kaze et à nos projets de communication à plus grande échelle (opérations commerciales, partenariats…).

Je peux donc d’ores et déjà vous annoncer la parution au début de l’année prochaine du manga de la « Traversée du temps » dont l’animé est sorti il y a peu dans les salles obscures.

Mais également « Chevalier d’Éon », « Le Portrait de petite Cosette », « Zombie Loan » et « He’s my master »… Mais ce n'est que le début des festivités qui vous attendent dès janvier 2008 !  

  
Vous avez annoncé dernièrement avoir acquis un titre de Kodansha, Shûeisha reste inaccessible ? Comment se passent les relations avec les éditeurs actuellement ?

© Asuka Asuka est, depuis l'origine, en étroite relation avec les éditeurs japonais. La Kodansha qui suivait notre évolution éditoriale et qui est partenaire de Kaze depuis près de 10 ans, a tout naturellement accepté de nous confier des mangas. Nous commencerons donc l'année 2008 avec un projet mix média sur la série événement « Chevalier d'Éon ». Vous pourrez découvrir la sortie simultanée des romans chez Calmann-Lévy, les coffrets DVD chez Kaze et bien sûr les mangas chez Asuka.

Notre volonté n'est pas de travailler avec tous les éditeurs, juste par fierté, mais bel et bien d'éditer des oeuvres dans lesquelles nous croyons et qui ne sont pas déjà convoitées par d'autres sociétés en France. Il est pour nous inutile de se battre sans fin pour obtenir la série que tout le monde veut et pour laquelle les investissements sont colossaux (et donc les risques importants) ; mais de créer autour de titres qui nous séduisent, de véritables projets éditoriaux originaux, apportant une qualité ou un renouveau pour les lecteurs. En cela, l'univers de « Chevalier d'Éon » est unique par exemple.

Nous excluons pas dans l'avenir de trouver un axe pour travailler avec la Shûeisha mais cela se fera autour d'un titre et d'un projet sérieux, et cela prend du temps.

 

Entre l’avant et l’après Kaze, comment définiriez vous vos qualités et défauts ?

© droit réservéNos problèmes passés se résument à un manque de connaissance du métier et de moyens financiers. Cela nous a empêché de proposer, dès nos débuts, la qualité désormais atteinte par nos ouvrages, tant au niveau des choix éditoriaux que de la fabrication et de la finition des livres.

Notre force première est la passion qui habite notre équipe, certes à des niveaux différents, mais qui reste notre leitmotiv. Nous avons toujours, et ce malgré les échecs, tout mis en œuvre pour proposer le meilleur de nous-mêmes dans nos livres. Cette force a été décuplée avec l'arrivée de Kaze à nos côtés et avec les moyens financiers qu’elle nous a apportés.

Désormais, la fabrication est au plus haut niveau du marché. Nous travaillons avec un imprimeur de référence qui traite les livres de Glénat, Kurokawa, Kana… Nous avons des budgets importants alloués à la promotion des titres, et nous avons une proximité avec l’équipe expérimentée de Kaze pour nous accompagner au quotidien.

Notre objectif est désormais de devenir aux côtés de Glénat, Kana, Tonkam / Delcourt, Kurokawa et Panini, l'un des éditeurs majeurs et incontournables du marché, à travers des projets originaux et passionnants et avec le recul indispensable vis-à-vis du marché. Et bien sûr de proposer aux lecteurs des œuvres d'une grande qualité avec l’exigence d’une production sans faille et de perfection.

 

Quel avenir pour les collections Tezuka, Yuri et Ladies qui sont en recul dernièrement ?

Pour Tezuka :

- Midnight (dont les deux premiers tomes sont sortis en août dernier) prendra fin au début de l’année prochaine. Le relais sera effectué par la version deluxe de Black Jack, dont nous voulons réaliser une édition parfaite. Un premier inédit intégralement en couleurs sortira dans les mois à venir… Nous sommes en négociation pour un autre grand classique du maître, mais il est encore trop tôt pour en parler ! Nous envisageons également de publier, en plus de Tezuka, d'autres grands auteurs du patrimoine japonais. Patience donc !



Pour les Yuri :

- nous cherchons des titres dans l’esprit d’Ebine Yamaji, mais c’est vraiment une production mineure et nous voulons, avant toute chose, dénicher des titres de qualité. La collection est donc pour le moment en stand-by, mais nous prospectons pour vous offrir des titres exceptionnels (notamment d’auteurs déjà présents dans notre catalogue).


Pour les Ladies :

- nous avons acquis une nouvelle série en 3 tomes dont nous reparlerons très bientôt, et la collection devrait s’alimenter, dans le cours de l’année 2008, d’excellents titres que nos traducteurs ont d’ores et déjà lu et apprécié.

D'une manière générale, il est assez difficile de faire exister autant de collections sans surproduire dans chacune d'elles. Sachant que ce sont les coups de cœur de titres qui priment, les collections évoluent donc en fonction.

De plus, nous allons lancer en 2008 deux nouvelles collections à destination des adultes :

- une collection Boy’s Love, très réclamée par nos lecteurs, avec des one-shots et quelques séries courtes, dans la lignée du « Jeu du chat et de la souris ».

- une collection érotique avec des auteurs et titres incontournables du genre.

 

Par le passé vous avez souvent parlé d’un manque de moyens pour bien promouvoir un titre, Kaze va-t-il combler cette absence ? On peut remarquer la sortie du « Mangashi Asuka » en ce mois d’août, le début d’un changement ?

Plus qu’un manque de moyens, c’est un manque de temps. Comme nous l’avons déjà expliqué, nous ne sommes que trois et la communication autour d’un titre est un travail à plein temps. Nous avons cependant pris de l’avance dans la production et les plans promotionnels pour l’année à venir sont déjà fixés. Et un nouvel employé est prévu dès la fin d'année pour développer la communication et le marketing !

Donc, des projets de partenariat, des événements presse et lecteurs, des goodies avec les titres, des collectors, … De quoi vous faire plaisir !

 

Dans la continuité, on a longtemps parlé du retour de la « Shinkan news » qu’en est-il ?

Hé oui ! Le Shinkan News n’est pas mort et reviendra, sous une nouvelle forme, au début de l’année prochaine dès janvier !

Affaire à suivre, donc !

 

Pour les fans de Eatman, la situation évolue-t-elle avec l’éditeur ?

Pour le moment, la négociation est toujours au point mort. Nous avons renégocié les termes du contrat et nous attendons la réponse de nos homologues japonais. Mais cette étape n'est jamais chose aisée, et ce même si au final le plus important serait la continuité de la publication. Un titre stoppé en cours de parution est un titre mort dans la majorité des cas, c'est donc à éviter pour les deux parties. Nous communiquerons en temps utile bien évidemment.

 

On dit que les Japonais sont souvent stricts dès qu’on veut lancer un projet « suppléments, goodies, coffrets etc. » sur leurs séries. Pourriez-vous nous dire ce que vous auriez aimé réaliser et que les éditeurs ont refusé ou accepté pour les prochains mois ?

© AsukaNotre principal regret : le refus des Japonais pour notre projet de blog sur Diamond Head. Tout était déjà fait : la structure et le contenu du blog. Mais malheureusement, l’éditeur s’est montré frileux et le projet est tombé à l’eau…

Par contre, excellente surprise pour le collector de L’Infirmerie après les cours pour lequel même l’auteur s’est enthousiasmé et a dit oui immédiatement, sans la moindre réserve. Il faut dire que l’on vous prépare un magnifique collector avec un produit dérivé exclusif…

Mais, dans l’ensemble, nous entretenons de bonnes relations avec les éditeurs japonais et il est très rare qu’on se voie refuser un projet.

 

« Le Jeu du chat et de la souris » de Setona Mizushiro, qui est votre premier boy’s love, voit son premier tirage épuisé, succès inattendu ? marché sous-estimé ? Peut-on s’attendre à voir l’arrivée d’autres titres ?

« Le Jeu du chat et de la souris » était avant tout l’occasion de faire connaître à nos lectrices et lecteurs un nouveau titre d’un auteur qu’ils affectionnent particulièrement, mais également un pari risqué, quant à la réception d’un tel manga en France.

Nous avons donc décidé de faire un tirage moindre que celui de « L’Infirmerie » au regard du plus petit nombre de lectrices et lecteurs amateurs de ce genre de manga.

Le succès du « Jeu du chat et de la souris » est donc une agréable surprise pour nous et nous poursuivrons l’aventure dès le début de l’année prochaine, des œuvres dans la même veine que le one-shot de Setona Mizushiro.

 

On peut remarquer que le titre « Piece of cake » a disparu du planning de la rentrée, pourquoi ?

En effet, « Piece of Cake » a été retiré de notre planning de rentrée. Mais c’est pour la bonne cause !

Nous avons décidé, en accord avec l’éditeur japonais, de retravailler entièrement cette série et de la rendre plus fidèle à l’édition originale. Il y aura aussi une refonte complète de l’adaptation afin de redynamiser le tout.

La réédition des deux premiers tomes ainsi que le 3e sortiront le 23 janvier prochain.

 

La mode est dernièrement aux BD stylisées manga, qu’en pensez-vous ? un projet chez vous ?

Pas de projet à l’heure actuelle chez nous pour deux raisons simples :

1- Nous n’avons jamais reçu de projets valables ou réellement originaux.

2- Nous n’avons malheureusement pas le temps de suivre des auteurs du fait de notre effectif restreint.

Peut-être plus tard, qui sait ?

 

Quelques petites exclusivités pour Mata-web ?

 Quelques exclus… (en plus de celles que je vous ai déjà données !)

Le nouveau titre de You Higuri, Crown, qui paraîtra au mois de janvier prochain au rythme d’un tome tous les deux mois.

L’arrivée d’une collection… « hot » à partir de l’année prochaine… Nous communiquerons plus avant en temps voulu.

L’acquisition des droits du très apprécié « Café Kichijôji » à paraître dès février.


En bref, toute l’équipe d’Asuka promet à tou(te)s ses (futur(e)s) lectrices et lecteurs une année riche en excellents titres !


 

 

 


Adeline Fontaine (assistante éditoriale et attachée de presse) en collaboration avec Raphaël Pennes (directeur éditorial)

L'équipe de MATA-web remercie Asuka pour cette interview. Image