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L'équipe MATA-web

HIMEKA était l'une des têtes d'affiche de l'Otakuthon en août 2010, le plus important festival d'anime au Québec. À cette occasion, nous avons eu la chance de rencontrer cette artiste unique dans le paysage musical japonais... Mata-Web : Pour ceux qui ne te connaissent pas, explique nous comment en es-tu arrivée à vouloir chanter des génériques d'animes ?
HIMEKA : C'est ce que je faisais en tant que fan depuis que j'avais seize ans environ, donc en tant que loisir. Mais je me suis rendu compte en participant à des conventions aux États-Unis que c'était ma seule chance de chanter en japonais en Amérique du Nord, et que c'était vraiment ce que je voulais faire. J'ai donc fait les démarches pour partir au Japon et avoir une chance que cela se réalise, même si ça n'est pas aussi simple que ça en a l'air.

M.W : Vient alors le moment de concrétiser ton rêve en partant pour le Japon. Comment se sont déroulés tes premiers mois sur l'archipel avec ton visa vacances-travail ?
HIMEKA : C'était très stressant de partir comme ça au Japon, c'était non seulement la première fois que j'allais au Japon mais aussi que je sortais de l'Amérique, je n'étais jamais allée en Europe, en Afrique ou en Asie. Donc il a fallu m'adapter culturellement, mais je pense que le plus grand stress était de parler en japonais avec les gens, j'avais tellement peur de faire des erreurs que ça été beaucoup de stress. J'ai aussi dû, non seulement chercher des emplois, mais aussi des auditions. J'avais tellement peur d'échouer pour de bon en cas d'erreur. J'avais une bonne compréhension de la langue, mais le manque de pratique, car je ne connaissais pas beaucoup de personnes parlant japonais ici, en a fait une grande expérience, par le défi de devoir restituer sa pensée en parole, et ce n'est pas toujours simple. Mais ça s'est quand même bien déroulé, j'ai effectué tout ça étape par étape.

M.W : À ton arrivée, connaissais-tu déjà des gens dans le milieu de la chanson d'anime ou dans la "manganimation" en général ? Dans le cas contraire, comment as-tu construit ton réseau ?
HIMEKA : Je ne connaissais personne dans ce milieu. Je ne dirai pas que j'ai construit un réseau en tant que tel, mais j'ai cherché toutes les opportunités possibles pour des auditions, que ce soit par des magazines, des sites internet ou le bouche à oreille... Disons que ça été vraiment du système D.

M.W : Le fait d'être une "gaijin" a-t'il porté préjudice à tes ambitions au Japon ? As-tu pu accéder à tout ce que tu désirais ou bien plusieurs contraintes t'ont-elles obligée à réviser certains de tes projets ?
HIMEKA : En fait en lisant les sites internet et ce que les gens racontaient sur leurs expériences au Japon, je m'attendais bien plus à me sentir à part, mais je n'ai pas vraiment eu l'impression qu'être étranger ferme des portes. Ça créé des contraintes, mais je ne peux pas dire que j'ai eu du mal de ce coté là. Mon japonais est loin d'être parfait et je ne suis pas une japonaise, et je n'essaye pas d'en être une, mais je fais en sorte de ne pas regarder ça du mauvais côté. Dans le domaine de l'animation et de la chanson j'ai rencontré des gens tellement gentils, surtout les seiyûs qui ont un coté bien plus humains que beaucoup d'autres personnes.

M.W : Comment s'est déroulée ta participation à l'Anison Grand Prix ? Comment as tu géré ta victoire ?
HIMEKA : Quand j'ai entendu parler de ce concours je me suis dit que c'était une des opportunités les plus proches de ce que je voulais faire. Quand je suis partie du Canada je ne me disais pas que je voulais chanter juste pour de l'animation, je ne savais pas qu'il y avait des auditions seulement pour chanter des chansons d'animes. Je ne savais pas dans quoi je me lançais, mais quand j'ai vu ce concours je me suis dit que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, et que je devais y participer, même si il y avait peu de chance que je puisse gagner, puisque je ne suis pas japonaise. Mais quand on a un but, il ne faut pas se renfermer sur soi-même en disant "non je ne peux pas, ça marchera pas", alors j'ai participé. À chaque tour c'était une surprise d'avancer et de continuer, parce que je me disais que ça n'allait pas passer et que je n'avais pas donné le meilleur de moi même. Mais d'avoir gagné le concours, ça a été vraiment incroyable. Le concours en tant que tel m'a donné une chance d'exposition, mais gagner et pouvoir commencer une carrière fut réellement une belle surprise.

M.W : As-tu choisi les huit chansons présentes sur ton album "Love Anison : Utattemita" ? Si oui, que représentent-elles pour toi ?
HIMEKA : Sur ces huit génériques, six sont des séries sorties en Amérique du Nord, mais il n'y a pas forcément de lien avec ça car ce CD se destine avant tout au public japonais. Bien sûr, ça me fait plaisir si des personnes à l'étranger les apprécient. Mais pour cet album, on n'avait pas pour objectif de mettre les chansons les plus populaires car beaucoup de gens le font déjà, mais de faire quelque chose de plus personnel et d'aller vers les fans un peu plus hardcore. Elles sont toutes tirées de séries que j'ai regardées, mais pas nécessairement les séries que je préfère. Le choix des chansons a surtout été vocal, je me disais "cette chanson, elle me représente", que ce soit au niveau des paroles ou de la musique en tant que telle. Le choix a donc été un peu partial, mais il y avait une série dont je voulais absolument chanter le générique, et elle a donc été intégrée. Il y a une chose que je regrette un peu, c'est de ne pas avoir mis les chansons que j'ai chantées pour le concours, comme l'opening des OVA de Lodoss Tô Senki et celui de .hack//Roots Silly-Go-Round, puis une autre que j'ai chantée une fois à la télé, l'opening de Sôsei no Aquarion. Il y a beaucoup de personnes qui ont apprécié, et ce sont des chansons très populaires, alors je me dis que si j'avais pu les mettre sur l'album, les gens auraient été contents. Si je fais un second album de reprises, je pense que ça sera des chansons dirigées vers plus de gens. Mais je ne regrette pas, je suis très contente de cet album.

M.W : Existe-t-il une raison quant au choix de ton nom de scène ?
HIMEKA : Oui. Je suis un peu gênée, car au début on me le demandait souvent, notamment les japonais car je n'ai pas l'air d'une japonaise, mais plus maintenant. Quand j'étais jeune, je dessinais beaucoup, j'écrivais beaucoup, je créais des histoires, puis vers seize ans j'ai créé un personnage dans une histoire qui s'appelait Himeka. C'est un peu comme un personnage qui a grandi avec moi, je me suis attachée à ce personnage. C'est le genre de personne que j'aurais voulu être, quelqu'un de respectable, un petit peu comme une déesse. Je ne suis pas comme mon personnage, mais c'était tellement mon idéal, quelqu'un qui donne de la chaleur aux autres, qui aime les gens, qui les aide. J'ai commencé à utiliser ce nom en pseudonyme quand j'allais dans les conventions, et c'est resté avec moi. Je me disais qu'il fallait que je commence une carrière soit avec mon vrai nom, soit avec ce nom là, mais pas avec un autre.

M.W : Selon toi qu'est-ce qui rend les chansons d'animes particulières vis à vis du reste de la J-Pop ?
HIMEKA : Je dirais que les chansons d'animes n'ont pas que le lien avec les animes justement, mais je trouve qu'on peut faire beaucoup plus de choses du coté animation que du coté J-Pop, il y a plus de fantaisie, et puis je trouve que ce sont des chansons plus upbeat, qui rendent joyeux. J'ai l'impression que quand je chante des chansons d'animes, je peux vraiment mettre toute mes forces dans la chanson.

M.W : Se cantonner à ce "genre" ne risque t'il pas de limiter tes possibilités en tant qu'artiste ? En ce cas, as-tu des idées ou des projets en cours ?
HIMEKA : Comme je disais, quand je suis partie du Canada, je n'avais pas en tête de ne faire que ça, je ne pensais même pas qu'il y avait des auditions spécialisées là-dedans. Donc ce n'est pas comme si j'avais une porte fermée pour faire autre chose, mais comme j'ai commencé en gagnant un concours de chansons d'animes ça serait un changement radical. Je suis prête à chanter n'importe quoi, j'adore chanter, particulièrement en japonais, sinon je ne serais pas allée au Japon. Là, je me concentre sur la chanson d'anime, mais si j'ai la chance de chanter autre chose alors je le ferais, ça serait un challenge pour moi. Mais je n'aimerais pas arrêter de chanter des chansons d'animes.

M.W : Comment te sens-tu de retour au Québec après tout ce temps passé au Japon ?
HIMEKA : Revoir des gens que je connais me fait plaisir, mais je n'ai pas eu le temps de revoir mes amis encore, ça sera pour après la convention. Avoir été invitée à la convention de Montréal est un grand honneur pour moi. Dans le temps, il fallait que j'aille aux États-Unis pour aller à une convention, mais maintenant il y en a une ici. C'est dommage que je ne puisse pas être là chaque année. J'ai hâte de manger une poutine et de faire des choses d'ici, comme avant.

M.W : As-tu des conseils pour ceux et celles qui veulent partir vivre leur rêve japonais ?
HIMEKA : Quand on a un rêve, il y a souvent beaucoup de choses difficiles qui nous découragent, des gens dans notre entourage qui vont dire "non, ne fais pas ça". Mais je me pense que quand on veut faire quelque chose, avant d'écouter les conseils des autres, il faut croire en ce qu'on veut faire et ne rien lâcher. Des fois il arrive des choses qui nous font nous laisser aller, nous dire que ça ne marchera pas, mais il faut outrepasser ces obstacles et prendre des risques. Il faut croire en son rêve et en soi-même, ne jamais trop se remettre en question, et foncer. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !

M.W : Viendras-tu un jour chanter pour tes fans français, que ce soit lors d'une Japan Expo ou d'une Epitanime ?
HIMEKA : J'aimerais beaucoup, car je n'ai encore jamais mis les pieds en Europe. Si je peux avoir cette chance, je serais vraiment heureuse !


À noter que malgré une actualité plutôt calme, HIMEKA participera le 23 novembre prochain à l'ANIMAX MUSIX 2011 au Yokohama Arena, au coté notamment de Shoko Nakagawa, May'n, ou encore KOTOKO !

Questions préparées par Tetho et Damien.
Interview menée par Damien et corrigée par TiBer0use.